C'est le Pérou !
Par solidarite avec les etudiants Quebecois nous aussi avons fait la greve... du blog ! Plus serieusement, nous etions tous bien fatigues, l'accueil chaleureux des cousins et amis de Montreal ainsi que le retour dans un monde occidental ont eu raison de notre courage... avec 3 semaines de retard, voici le dernier episode de notre periple sud Americain.
Nous avons donc terminé notre séjour à Copacabana, qui a le même nom que la célèbre plage à Rio de Janeiro... Mais la plage d'ici est très différente et les restaurants de la promenade sont plus près de ce que nous connaissons à "Cheung Chau" c'est craspouët, mais c'est très bon et pas cher. Pour descendre et remonter de la plage, nous parcourons une rue bordée de restaurants et magasins qui vendent quasiment tous le même artisanat... Et même mon bracelet offert par les felouquiers de Louxor (made in China) parce qu'on le trouve aussi à Shenzhen !
Nous nous sommes tout de même équipés en bonnets réversibles en laine d'alpaga (qu'ils disent) et Victoria a même acheté un beau pull coloré, fabrication industrielle. Car si on veut acheter du 100% lama, alpaga ou vigogne, on ne trouvera que les couleurs naturelles et surtout ce sera beaucoup plus cher.
Vous nous demanderez quelle est la différence ? Je pourrai vous faire une présentation particulière en newsletter, sur demande, car ne dispose pas de suffisamment de place dans cet article.
Donc nous avons pris un des nombreux bus sur la place du village où les crieurs haranguent les voyageurs avec leurs chansons “ A la Paz, la Paz, la Paz, la Paz, la Paz”, A Cusco, Cusco, Cusco. Notre billet était La Paz - Copacabana - Cusco, mais nous avons pu nous arrêter à Puno (sur le bord du Lac Titicaca, côté Péruvien) et même modifier notre horaire de départ de Puno pour arriver à 14.30 au lieu de 23.00 à Cusco. Le passage de la frontière a été rapide, car nous étions dans le premier des 5 bus qui passent la frontière en même temps.
Le trajet était joli, le Lac et les champs de maïs, pommes de terres et de quinoa rouges, jaunes, verts, sur notre droite et des paysages rocheux ou vallonnés parsemés de villages sur notre gauche. Nous avons pu voir également des paysans dans les champs occupés à de nombreuses tâches.
Puno nous a agréablement surpris : en effet si l'arrivée n'était pas attrayante dans ses rues poussiéreuses, aux maison de même structure que celles des villes Vietnamiennes sur trois étages avec le commerce en bas, toutes inachevées, structures de béton et de brique apparentes les toits en terrasse encadrés des fils métalliques annonçant le projet de rehausser la structure; par contre dans le centre, nous avons vu la Plazza de Armas, avec des bâtiments coloniaux plus anciens. Il faut juste rappeler que toute la région Andine est régulièrement secouée par des tremblements de terre qui détruisent de nombreux bâtiments.
Bref, la rue piétonne qui relie les deux places principales était bordée de boutiques, avec les mêmes fripes que du côté Bolivien, mais en plus cher et surtout il y avait quelques magasins avec un artisanat plus moderne, plus couteux, mais de plus belle qualité, que ce soient des bijoux, vêtements ou chaussures. Alors j'ai eu du plaisir avec Victoria à toucher avec mes yeux, pendant quelques minutes de belles pièces qui m'ont fait envie vraiment et qui plairaient à certaines d'entre vous, mais surtout Sylvie !
Oups, Philippe et Ronan attendent dehors, il ne faut pas abuser du temps ! Et puis ce n'est pas dans le budget !
La rue est très animée, il y a beaucoup de touristes occidentaux mais il fait sombre à 18:30, nous sommes remontés vers le Nord et les jours raccourcissent à la fin de l'été... Après une séance coiffeuse-barbeuse pour Philippe, nous ne succombons pas à l'appel de goutter au "cuy" mais ne résistons pas à l'appel de l'alpaga, qui se révèle très tendre. Demain debout à 06.30, (ça continue les horaires matinaux) pour aller visiter les îles Flottantes du Lac Titi Caca!
A 07.05 nous étions à la réception et avons réveillé la réceptionniste... "Mais vous êtes une heure trop tôt! " et oui, nous avions changé toutes les montres au passage de la frontière, mais pas celle du téléphone qui nous sert de réveil, donc nous avons commencé la journée SUPER TÔT.
Ramassage par un bus pour aller au port, embarquement sur un bateau à moteur où nous avons tous un gilet de sauvetage cette fois-ci (car côté Bolivien, il y en avait 0 pour 120 passagers).
Il y a 55 îles flottantes fabriquées avec des roseaux appelés totora, empilés en blocs, amarrés les uns aux autres et ancrés au fond pour que les îles ne dérivent pas. Ces îles Uros ont été créées par des tribus Uros dans les années 1400 pour se protéger des Incas. Aujourd'hui ce sont des familles Aymaras qui s'y sont installé. Les habitations sont de petites huttes faites également de roseaux, les gens se déplaçaient en bateaux faits également en totora pour pêcher, ramasser et transporter les roseaux dont ils mangent même la partie tendre du pied. Certaines îles reçoivent l'école, ou l'église, les boutiques. Aujourd'hui, tout cela est très organisé pour recevoir les touristes. Notre groupe cosmopolite (russes, colombiens, péruviens, américain, japonais, allemand, français) est reçu par le chef de l'île ou résident 5 familles, le discours est super bien rôdé avec ses pointes d'humour, et nous invite à acheter les petits souvenirs fabriqués par les familles (les mêmes qu'en ville et encore plus chers) pour leur faire un revenu et envoyer les enfants à l'école. Les mêmes enfants qui viennent nous prendre par la main pour nous faire visiter leur maison.
Ensuite nous prenons le bateau en roseaux pour rejoindre une autre île et les gentilles dames bien grassouillettes, car l'activité physique est limitée sur ces îles, dans leurs costumes colorés nous chantent des chansons d'au revoir dans plusieurs langues pour nous saluer... Puis les deux enfants sont encore là et nous chantent encore des chansons d'enfants dans toutes les langues et nous redemandent des sous pour leur payer l'école... Bon sur une sorte de place du village, il y a un restau, des vendeuses de galettes et de boissons et puis le petit coin pour faire nos titis et nos cacas.
Allez, ce n'est pas le tout, réembarquement dans la vedette, direction l'île de Taquile, mais cela prend 2 heures... Une petite sieste récupératrice s'impose. On nous dépose à un petit port pour une balade sur l'île. Le soleil est bon pour decouvrir les terrasses fabriquées par les incas, aujourd'hui entretenues par des îliens qui portent un costume traditionnel particulier. Le chemin est balisé par les vendeuses de souvenirs (j’achète un petit bracelet industriel à Tanguy) comme cela je montrerai aux vendeuses, que ça y est j'en ai un...
Nous sommes dimanche, tous les notables du village et tout le conseil municipal est à la messe. Le guide nous indique la tradition du conseil qui sort sur la place après la messe et fait son discours... Puis il nous mène au restaurant... Sans voir la sortie de la messe... Alors j'envois la famille avec le groupe en repérage, ordre de me renvoyer un éclaireur.
J'assiste aux déclarations en Quechua du projet d'école, et formules de politesse adressée aux touristes en remerciement pour leur contribution, mais les costumes sont intéressants. Les hommes tricotent leur propre bonnet, blanc et rouge pour les célibataires et rouge pour les mariés, les points sont très serrés. La ceinture est tissée par les femmes. Ils ont le chapeau à bord plat et le bâton argenté comme le veut une tradition ancienne et les jeunes filles des ceintures à pompons qu'elles utilisent pour communiquer notamment lorsqu'elles ont un béguin.
Ensuite au restau nous mangeons une soupe et de la truite du lac, fin de la promenade pour rejoindre la vedette, embarquement et retour pendant 2.30, la sieste s'impose à nouveau.
Ce soir j'ai découvert le Pisco Sour, cocktail Péruvien à base de Pisco alcool de raisin avec du citron vert, du sucre de canne, mixé avec de la glace et une goûte d'angustura, c'est très frais et se boit bien, facilement même ! Les enfants eux apprécient le Inka cola, une boisson jaune gazeuse au gout de limonade japonaise ou la limonade "bonbon anglais" de Madagascar. Puis du poulet frit avec des frites pas cuites, même une fois recuites... Dodo de bonne heure car demain, départ du bus à 08.00 et il faut y être 30 minutes plus tôt !
A la gare routière de Puno, on nous dit de patienter, le bus n'est pas prêt... Il semble que nous soyons les seuls clients...on bouge les sacs pour que la nettoyeuse passe la serpillière. Sans balayer avant bien sûr..., nous nous achetons à manger, car il semble que nous n'aurons pas d'arrêt pendant les 6 heures. Nous partirons avec une autre compagnie à 09.00... Mais direction Cusco et le bus est très propre et confortable !
Les paysages sont toujours grandioses et les montagnes aux sommets enneigés frôlent toujours les 6000 mètres.
Nous nous sommes pausés 5 jours à Cusco qui se trouve dans une vallée, mais s'étend sur les flans de colline par des ruelles escarpées routes ou escaliers. Nous nous sommes installés dans une petite auberge de jeunesse, avec belle vue sur la ville dans le quartier sympathique de San Blas où il y a de nombreux petits restaurants qui servent des plats traditionnels comme la soupe de quinoa l'alpaga en steak ou ragoût et l'autre met fort apprécié par les notables incas et remis à la mode : le cochon d'inde ! Appelé ici "cuy", il est cuit au four farci d'herbes très odorantes qui en modifient le goût. Nous ne pouvons pas dire qu'il y ait beaucoup à manger, c'est la peau grillée, comme la couenne du cochon qui est appréciée. Nous avons aussi dégusté 6 des 3 ou 4000 variétés de pommes de terre cultivées au Pérou et 2 des 36 variétés de maïs dont le violet avec lequel on prépare la chicha, boisson couleur betterave ! Nous avons un peu moins aimé le lomo saltado, du boeuf cuisiné avec des légumes et frites.
Nous avons eu un peu de temps pour visiter la ville en attendant notre possibilité d'accéder au Machu Picchu. Mais ne pouvions pas entrer dans les monuments car n'avons pas acheté les billets trop onéreux. Le tourisme est bien géré, il faut acheter un billet touristique valable 10 jours pour accéder à 16 sites, 130 dollars et 70 pour les enfants. Un autre pour les églises... Et pour le Machu Picchu, c'est pareil c'est très touristique et monopolistique...
La ville de Cusco est toujours en altitude et le dénivelé est important, de nombreuses ruelles sont escarpées et se transforment parfois en escaliers. Nous avons vu de vigognes et un alpaga de près et avons eu un bon moment de rigolade lorsque Tanguy s'est fait cracher dessus, un peu moins quand ils ont commencé à nous mordre les mollets et le dos. De nombreuses maisons ont conservé les fondations et bases construites en énormes pierres taillées et ajustées, tenant sans mortier pour résister aux tremblements de terre.
Nous sommes aussi allés à Tipon pour manger des cuy, puis visiter les ruines d'une cité expérimentale construite par les incas.
Les incas étaient une tribu indienne parmi d'autres occupant l'Amérique du sud, mais leur influence et leur esprit de conquête s'est développé tardivement vers 1400 seulement, ils ont été disséminés et anéantis par les espagnols.
Notre visite de Machu Picchu s'est faite en une journée, c'est trop rapide...
L'éphémère cité Inca (seulement occupée de 1400 à 1592 par une population élitiste et éduquée aurait été détruite par le feu pour la protéger des colons espagnol. Puis cachée et rendue connue au public seulement en 1911. 30 % du site a ensuite été restauré, les terrasses de retenue ou de cultures ainsi que les habitations, le palais et l'observatoire astrologique mais les archéologues et historiens n'ont pas encore compris tous ses secrets car les incas avaient trois défauts, ils ne connaissaient ni la roue, ni le travail du métal, ni l'écriture et n'ont pas pu transmettre leur culture.
L'ancienne cité se trouve dans des montagnes escarpées comme des pins de sucre et le dénivelé pour y accéder est impressionnant. C'est pourquoi le site est desservi depuis la vallée à Aguas Calientes ou arrive le train, par de nombreux bus déversant leurs 40 touristes toutes les 10 minutes. Nous n'avons pas été déçus par notre visite, mais cela nous a coûté cher et la fréquentation en enlève toute émotion et sentiment de privilège d'y être. La formule des 4 jours de marche par le chemin de l'Inca doit permettre d'apprécier à sa juste valeur, mais là encore il y a un coût important et ce ne sont malheureusement pas les populations locales qui en profitent le plus. Mais nous ne pouvions pas venir à Cusco et ne pas visiter le Machu Picchu, comme disent certains, voilà, nous pouvons cocher la case.
Nous n'avons pas pris le temps de descendre vers Arequipa et le profond canyon de Colca et avons pris un bus pendant 22 heures pour rejoindre Lima. Le trajet s'est bien passé à regarder des films, et les sièges s'inclinaient à 160 ° beaucoup plus confortable que dans l'avion. On nous a servi un diner léger et le matin, nous nous sommes arrêtés pour un petit déjeuner poulet rôti et riz, surprenant, mais très bon. Nous avons rejoint la côte, passé les villages de Nazca et Pisco puis remonté vers le nord par la côte plate et sableuse plantée de vergers et vignes. Il y avait également des élevages de poulet.
Veronica la prof de dessins et peinture de Victoria l'an dernier, nous avait donné des contacts de sa famille et une amie ayant vécu à Hong Kong, c'est ainsi que nous avons été accueillis par Michelle et Charlie et leurs enfants dont leur fils ainé Enrique a été un an dans la classe de Ronan, les garçons étaient contents de se retrouver, mais Michelle et Charly nous ont vraiment chaleureusement reçus le soir, et Michelle nous a promené dans Lima, le deuxième jour nous montrant le côté des gens aisés dans la capitale Péruvienne qui se trouve en bord de mer. La ville fut développée par les Espagnol pour exporter les produits exploités vers le royaume. Aujourd'hui c'est une capitale économique à part entière.
Nous avons gouté le ceviche, du poisson cuit dans le citron (un peu comme à Tahiti) un régal, nous avons aussi gouté du yucca frit et du poulpe. Michelle nous a ensuite déposé dans la partie historique de la ville qui montre de forts contrastes, mais est plus développée que la Paz en Bolivie. Nous avons laissé Michelle à qui Hong Kong ou surtout la vie à Discovery Bay et les amis manquent terriblement.
Nous avons aussi remangé des empanadas et les meilleurs churros de la ville chez Manolo.
Notre départ fut assez épique, mais nous avons finalement pu décoller de Lima vers le Canada. Nous aurions aimé encore prolonger notre temps en Amérique du sud... Mais le temps file et l'été se termine dans l'hémisphère sud, la neige fond au Canada et la saison des pluies va arriver en Asie... Comme nous disons à chaque fois, on verra cela la prochaine fois !
Une petite precision, Cuy, ca se prononce comme dans:"ne me cassez pas les cochons d'inde..."