Myanmar... (Birmanie)
L'aéroport n'est pas très grand, mais propre et moderne, par contre les taxis et voitures sont majoritairement pourris. Le volant est à droite comme les anglais, mais la conduite se fait à droite comme en France donc ce n'est pas simple quand il faut doubler...
Nous arrivons sous une averse, tout est gris et tristounet, par contre le chauffeur de taxi est sympa et parle anglais. Il nous conduits dans le centre de Yangon où nous rechercherons une pension et planifierons notre programme pour découvrir le pays. La ville recèle quelques bâtiments à l'architecture coloniale mais c'est très abimé, sale, les trottoirs sont défoncés. Il nous dépose à une pension dans une rue glauque tout près du rond point le plus étonnant au monde puisque c'est un lieu de culte. Un grand zedi doré est le point central de la ville. La pension est complète, nous laissons les enfants regarder le film Harry Potter en Birman et partons à la recherche de chambres. Ce que nous découvrons est lamentable : la Garden Guest House a des chambres immondes à 25 $ pour 2 ! Dans un hôtel, on nous montre une chambre exécutive, où on nous ajouterait deux matelas et cela coûterait 110 $ ! Nous repartons un peu plus loin et trouvons une Guest House au troisième étage d'un petit immeuble, on nous propose la dernière chambre à 20$, en rajoutant 2 matelas ce sera 30 $ : ce n'est pas trop lugubre, ni trop sale et c'est dans notre budget, nous prenons... Nous repartons chercher les enfants en regardant les boutiques qui se concurrencent pour la crasse.
Philippe se met en quête d'une voiture avec chauffeur pour faciliter nos déplacements partout. Puis nous partons déjeuner dans un petit restaurant dans le quartier à l'image du quartier. Le curry n'est pas mauvais, mais ne se compose que de trois faillis morceaux de viande avec du riz blanc. Puis nous partons découvrir la ville et le bilan n'est pas reluisant : à part l'église Sainte-Marie et l'hôtel de ville qui contrastent par leur propreté, suite à leur réfection, le reste est vraiment moche.
Nous voulons entrer dans la Paya Sule sur le rond point : on nous demande de retirer les chaussures, il faut faire une donation... Ok, mais plus loin, il faut payer 2 dollars par personne, même les enfants.... C'est pour le gouvernement mais pas pour le temple, 10 $ pour revoir des Bouddhas, nous faisons demi-tour.
Après 2 heures et demi de ballade, une grosse averse tombe à point pour nous forcer à rejoindre notre chambre. Nous confirmons la location de voiture avec chauffeur à 100 $ par jour même si cela fait mal de mettre ce prix, nous ne nous voyons pas faire les trajets prévus en transport en commun. Nous serons rassurés quant à la compétitivité de notre choix après avoir vu les tarifs officiels en agences (gouvernementales) avec chauffeur et guide obligatoire à 325 $ par jour! Nous espérons trouver des pensions plus abordables et plus propres dans les lieux touristiques, parce que là c'est un peu "du foutage de gueule" pour reprendre l'expression de Philippe.
Le tourisme se développe mais les infrastructures ne suivent pas encore. Depuis, 2 ans le pays est devenu une "démocratie", ( pour l'instant, c'est plutôt de la démo de crass(i)e ), il y a eu des élections, les militaires en uniforme ne sont plus que 25% des élus, les autres sont aussi des militaires mais en civil... Il reste 5% pour le parti de Aung San Suu Kyi. Nous avons une impression de dégoût pour ce gouvernement, qui laisse sa capitale se décrépir de la sorte et sa population si mal vivre. Quelle honte !
Aung San Suu Kyi qui ne recommandait pas aux touristes de venir dans son pays, car tout était géré par le gouvernement, y est depuis 2 ans un peu plus favorable, mais recommande aux touristes de s'orienter vers les particuliers, pour qu'ils reçoivent l'argent directement, par contre, l'Etat semble leur imposer de fortes taxes et les prix, sont incroyablement élevés pour une qualité médiocre. Il y a de beaux hôtels certes, mais les prix sont prohibitifs pour les "routards", de l'ordre de 200 $ minimum la nuitée ! C'est choquant par rapport au pays.
Le lendemain départ dans notre mini van à 100$... ce n'est pas une limousine, mais les fauteuils sont larges et confortables. Nous rejoignons la Shwedagon Paya qui est immense, nous arrivons par la galerie d'accès sud. Il faut payer 5 $ pour le gouvernement de nouveau, même les enfants, là nous aurions déjà dépassé le budget pour la journée, Philippe et les enfants sont un peu lassés des temples et Bouddhas en tous genre ! Donc je rentre seule et fais un long tour de tous ces petits autels votifs, petits zedis, pavillons de prière. Je croise des moines, des fidèles, des groupes de jeunes, moins jeunes, familles, chacun va dans le sens qu'il souhaite, prie, où discute. Certains s'arrêtent déposer des fleurs et arroser un Bouddha à plusieurs reprises, le Bouddha du jour de leur naissance. Un monsieur m'accoste et me dit d'aller prier le mien, mais je ne sais pas quel jour je suis née. Ils sort son petit livre calendrier des 100 dernières années, et j'apprends que je suis née un mardi. Les zédis sont tous différents, et le plus immense se trouve au milieu avec ses différents niveaux, il est couvert de plaques d'or, le reste, c'est beaucoup de la peinture. Mais c'est somptueux. Le contraste est énorme avec ce que nous avons vu hier. Dommage que le ciel soit gris, un ciel bleu nous aurait permis de plus belles photos, mais ce serait encore plus éblouissant.
Nous reprenons la route. Le chauffeur Wim ne parle pas trop mal anglais. Bon voilà qu'il fait super chaud, et que la clim ne fonctionne pas, nous nous arrêtons dans un quartier périphérique pour réparer la clim, nous patientons dans un sol boueux jonché de déchets. Après 40 minutes, c'est reparti, et nous atteignons la campagne, il pleut, tout est gris, les carreaux sont sales, pas moyen de faire de photos. Nous avons pris du retard, nous n'avons plus le temps de passer par Bago, une ancienne capitale. Le chauffeur nous propose de prendre l'autoroute pour nous rendre à Mandalay Direct... La première portion est défoncée, il roule à 100, nous sommes quasi seuls, sauf les vaches, les chiens ou les gens qui traversent ou marchent à contre sens, nous doublons quelques bus et de rares voitures.
À 350 kilomètres il y a quelques belles maisons sur le bord de l'autoroute., le chauffeur nous apprends qu'en 2005 après avoir consulté des voyants en tous genres le gouvernement a décidée de déplacer la capitale en dans une plaine. Par chance celle-ci est située a mi-chemin entre les deux plus grandes villes, Yangon et Mandalay. Des milliers de paysans on donc été vires de chez eux....Nay Pyi Taw est ironiquement appelée la Capitale Royale en référence aux Rois qui du 6eme au 18 siècle déplacèrent leurs capitale régulièrement pour des raisons économiques, ou suite à des destructions de guerre ou tremblement de terre, ou par conseil de géomanciens). Cette fois le gouvernement a fait ce choix pour faire du neuf, avoir de meilleures conditions de vie, et pour s'isoler de la population et des mouvements sociaux. Nous comprenons l'état d'abandon de Yangon.
C'est vraiment un lieu étrange qui résume presqu'à lui seul la mentalité des dirigeants Birmans. Pour ceux que cela interesse, vous pouvez cliquer sur le lien suivant:
www.nonfiction.fr/article-5516-la_nouvelle_capitale_birmane.htm
Nous dormons beaucoup malgré les secousses, moins brutale après la nouvelle capitale. En plus le copain du chauffeur (propriétaire de la voiture) a pris le volant et a une conduite plus régulière, notre officiel ayant plutôt une conduite à la taximan de HK (boîte automatique, il accélèrent puis relâchent, ré accélèrent puis relâchent...). Lorsque notre chauffeur a repris le volant, au bout d'une demi-heure nous le lui avons mentionné et le pire, c'est qu'il peut tout à faire conduire normalement.
Nous voyons des rizières, des buffles, de pauvres maisons, des zones déforestées, certaines replantées avec du tek.
C'est le gouvernement qui gère toutes les grosses exploitations minières, de pétrole, gaz, matières premières, bois, pierres précieuse et or. Le sous sol est riche, mais tout est vendu aux Chinois, Thaïlandais et Coréens qui viennent investir et passent de nombreux contrats de construction des infrastructures, comme des routes, ponts, mais surtout barrage et centrales thermiques pour la production d'électricité ( principalement vouée à l'exportation vers la Chine), où un gazoduc.
En soirée nous arrivons finalement à Mandalay la ville parait plus propre. Nous visitons trois hôtels, mais revenons au premier et demandons d'ajouter deux matelas dans la chambre, Tanguy dormira encore avec nous. C'est propre et les gens sont très accueillants mais encore beaucoup trop cher pour les prestations fournies.
Nous y resterons trois nuits pour découvrir cette ville qui fut la dernière capitale, la deuxième ville du pays après Yangon (8 millions) qui compte 4 millions d'habitants.
Nous y découvrons de nombreux Payas ( lieu sacré en forme de cloche zedi que l'on appelle pagodes) abritant des reliques du bouddha, parfois 2 ou 4 ou 8 cheveux... Une dent, une phalange... Pour visiter ces lieux, nous nous déchaussons, mais nous sommes surpris de ressortir les pieds plus sales qu'en rentrant ! Les gens prient ardemment, achètent des feuilles d'or et en couvrent certaines statues de Bouddha apportent des offrandes en papier, en fleurs et laissent des billets.
Partout la peinture dorée couvre les bâtiments de briques couverts de plâtre. Certains sont anciens, mais la plupart ont été restaurés suite aux tremblements de terre. C'est incroyable cette quantité d'or, lorsque l'on voit les conditions de vie des croyants à l'extérieur !
Siddhârta Gautama (le 1er Bouddha) doit se retourner dans ses cendres en voyant cette idolâtrie à son encontre. Nous sommes aussi allés dans des monastères. Il a une grande quantité de moines partout dans le pays. Il y a différents niveaux de pratique. Il y a ceux qui sont dans un monastère stricte, où ils apprennent la langue du bouddhisme, les préceptes de Bouddhas, qu'ils pourront enseigner par la suite. Habillés d'un long tissus bordeaux, ils sont rasés et sortent pour quémander leurs repas, souvent du riz simplement, sans dire bonjour, ni merci, ni au revoir, ni...rien !
Et puis il y a des monastères plus souples où les étudiants sortent. Nous en avons vu dans la rue à jouer au jeu de billard local, dans les restaurants à regarder un film avec les copains, et même un qui jouait aux machines à sous ! En fait ici les hommes comme les femmes peuvent faire des périodes de retraites d'une durée de leur choix. Notre chauffeur par exemple en a fait une de 2 mois il y a 5 ans, et il compte en refaire une avant que son fils ait une cérémonie, pour aussi devenir novice. Mais pour ce faire, il lui faut faire des économies, pour que sa famille puisse vivre pendant ce temps là. Lorsque nous nous sommes rendus au monastère où tous les touristes peuvent assister au don de riz, gâteau, et même une boule de glace aux moines, on nous a expliqué que c'était des étudiants qui apprennent la langue du bouddhisme, et méditer. Ils restent pour des périodes différentes, certains sont là de leur propre chef, mais certains sont placés là pour pouvoir étudier, et d'autre sont envoyés par leurs parents, qui gagnent des mérites auprès de Bouddha. En effet en Birmanie, les gens prient les " 37 nats" des esprits de personnes qui auraient ou ont existé, pour les protéger ou les aider à résoudre un problème au quotidien, mais ils prient en même temps pour Bouddha, afin de gagner des mérites et avoir une meilleure réincarnation dans leur prochaine vie...
Nous avons vu aussi de vieux monastères en bois, superbement sculptés, mais vides de moines, car on les a déplacés vers des bâtiments un peu plus modernes pour leur confort, et peut-être pour qu'ils soient moins dérangés par les touristes, ou pour en faire des sites touristiques devenus payants sous le contrôle du gouvernement...
Lorsque l'on voit les conditions précaires de vie des gens au quotidien, on se demande quel est le meilleur choix, travailler dur pour des clopinettes, éventuellement des cacahuètes, ou devenir militaire ou moine, pour être sûr de manger chaque jour ?
Dans la rue les camionnettes-bus sont surchargées de gens et marchandises. Mais tout le monde fait son train-train, ils sont souriant, s'amusent de nous voir faire des photos de leur quotidien, et nous invitent parfois à les prendre.
Des camions roulent à toute vitesse, des mobylettes sont chargées de 3-4 ou 5 personnes, assis à l'arrière à cheval ou en amazone. Les femmes portent beaucoup de choses sur la tête et hommes et femmes portent aussi avec les palanches diverses choses de poids parfois conséquents
Nous découvrons l'artisanat, battage de l'or, pour obtenir les feuilles que les fidèles colleront sur les Bouddhas, travail du bois, de broderie, de tissage pour les Longyi que les hommes et les femmes portent au quotidien, ou en soie pour les évènements. La fabrication et réparation de statues de Bouddhas de toutes tailles en cuivre, puis le travail du marbre avec de nombreuses statues de Bouddha encore, commandées par les chinois, les coréens et Vietnamiens.
Pour changer des temples et de l'artisanat, en sortant du monastère de la distribution du riz, nous avons rejoint le pont qui traverse un lac sur 1,2 km. Il est construit sur de hauts pilotis en tek de plus de 3 mètres et permet le passage des vélos, et piétons. Nous sommes en saison des pluies et le lac déborde, de nombreuses maisons sont inondées jusqu'au toit, mais pour eux c'est normal, il ont construit d'autres maisons sur le bord de la route un peu plus loin, déménageant leurs maigres biens et en revenant ils nettoieront le sol, referont les murs avec des nattes et rependront leur vie normale, les inondations sont annuelles, ils savent bouger au bon moment, et ne perdent rien, vu qu'ils n'ont rien !
Ça c'était un moment sympa à regarder les pêcheurs attraper leurs poissons... Et de l’autre côté du pont, devinez ce que nous avons vu ? Eh oui des temples et des pagodes abritant des Bouddhas ! Ah, si ! Mentionnons, qu'il y avait des fresque au plafond, expliquant la vie de Bouddha, et des scènes d'histoire de la pagode...
Après ces deux jours à Mandalay, nous avons eu une journée de route pour rejoindre Bagan un peu plus à l'ouest. En route nous avons vu les gens travailler dans les champs, charger leurs charrettes à boeufs, piquer le riz, tamiser les Graines de sésame, faire de l'huile de cacahuète et du sucre de palme. Nous nous sommes arrêtés au Mont Popa, le seul volcan du pays actuellement dans les nuages, mais sur son bord un piton rocheux de 300 mètres de haut subsiste. Un temple y a été construit forcément. Le problème est que celui-ci est envahi de singes qui pissent et ch.... partout. La vue se mérite vraiment, il faut bien sûr enlever ses chaussures par respect pour Bouddha, pour gravir les marches jonchées d'immondices: là j'ai failli demander de l'argent en donation pour me salir les pieds, au lieu de faire une donation pour que le gars me garde mes chaussures ! Nous avons rencontré un couple de Hong Kongais et négocions ensemble de pouvoir nous laver les pieds en récupérant nos chaussures. Philippe ne voulait même pas monter au temple, Ronan arrivé à ce stade a fait demi-tour, seule Victoria a bien voulu m'accompagner. Plus haut, sur quelques portions de 30 marches, un homme ou une femme nettoie et demande une donation, mais une fois sorti de la zone nettoyée on retrouve une zone crade, les odeurs vont avec, et nous craignons les singes un peu agressifs. Finalement nous arrivons sur les terrasses, ouf, on respire, la vue est belle et immense, mais ne vaut pas, celle depuis la montagne de marbre à Hoi An ! Ok, nous faisons quelques photos, mais c'est nuageux, et cherchons les représentations des "nats" ces personnages que les gens vénèrent dans le pays..., nous ne voyons que des Bouddhas encore ! Un gars sympathique nous montre qu'ils sont tous groupés dans un bâtiment en bas... Super, nous sommes contentes, nous redescendons...
Autre merveille de la nature indiquée dans le guide, des restes d'une forêt pétrifiée, nous nous arrêtons forcément, le paysage que nous avions découvert en Argentine était tellement fabuleux, nous ne manquerions cela pour rien au monde. Oui, mais voilà, ici, les gens ont ramassé les troncs pétrifiés et s'en servent pour faire des haies, ou délimiter des terrains ! Et en plus, ils les ont peints ! Sacrilège !
Mais en soirée, nous arrivons à Bagan, qui fut siege du royaume du Xeme au XIII siecle. a ce moment le Bouddhisme devint la religion principale, tout en maintenant le culte des Nats (esprits). Les rois et reines voulaient obtenir des mérites et firent construire de nombreux lieux sacrés (payas) en forme de cloche (stupas ou zedi ou pagode) ou avec plan carré, voir en pyramide Maya (les Poas). Nous arrivons peu de temps avant le coucher du soleil et nous arrêtons pour voir notre première, ah là c'est beau ! Nous découvrons un champ de petits zedis en briques plus ou moins restaurés, aux couleurs chaudes par cet éclairage de fin de journée, il n'y a pas de bruit, ouf, c'est magique.
Le chauffeur nous trouve un petit hôtel de bungalows à nouveau, toujours cher, mais propre et grand. Ce sera notre base pour deux jours de visites dans cet espace de 68 km carrés qui aurait été jonché de 4000 stupas, et n'en aurait plus que 2870... heureusement, car nous ne pensons pas tous les faire ! Bon, le chauffeur nous fait son petit circuit, c'est impeccable, il nous accompagne même de temps en temps, nous faisant des petits commentaires. Nous sommes accueillis à chaque arrêt par des vendeurs de souvenirs, qui nous demandent tous en anglais de quel pays nous sommes, puis invariablement passent au : "bonjour, comment vas-tu ? Comment tu t'appelle, achète à moi, ce n’est pas cher, je fais les meilleurs prix". Il y a effectivement de la peinture sur une fine couche de sable sur toile, des gongs, des objets laqués, des marionnettes en bois, des mobiles...
Les femmes ont toutes du produit sur les joues, et je vais bien sûr y passer, c'est un bois qui est râpé sur une pierre avec de l'eau, certaines s'en mettent juste sur les joues, d'autres s'en enduisent le cou et les bras, pour se protéger du soleil. L'intérieur de certains temples est couverts de fresques, les périodes, thèmes et procédés sont variés. L'architecture est similaire, mais les temples sont tous différents, donc ici encore c'est "same same, but different " mais nous ne nous sommes pas ennuyés pendant ces deux jours, que nous avons achevés par de beaux moments à contempler la déclinaison du soleil sur tous ces monument, du haut de la Paya Shwedagon. Un soir aussi nous sommes allés faire un diner en regardant le spectacle des marionnettes.
Il nous faudra une journée pour rejoindre le Lac Inlé situé en altitude. Tout l'après-midi, la route a tournicoté, la végétation etait luxuriante et nous croisions de nombreux camions chargés de choux, choux fleurs, pommes de terre. Nous avons fait une halte à Kalaw, une station climatique construite par les Anglais et d'où partent des treks de 2 jours pour rejoindre le Lac Inlé. C'est le Avoriaz local !
Nous avons une journée pour faire la ballade en bateau à moteur et découvrir les maisons sur pilotis, l'artisanat : fabriques d'ombrelles, de cigares, le forgerons, l'argentier...puis les maisons sur pilotis construites sur des îles, mais le plus curieux et le plus intéressant, ce sont les jardins flottants formés sur des îles flottantes de jacinthes d'eau, couvertes de boue fertile du fond du lac, ils y cultive depuis leurs pirogues des tomates, concombres, champignons, haricots, fleurs...
Ce qui est particulier aussi, c'est la façon de faire avancer le bateau ou le maintenir en position, les piroguiers tiennent et manient la rame avec une jambe, ils se maintiennent en équilibre en ramassant le filet. Nous avons été épargnés par les vendeurs, mais peut-être avons nous manqué l'ambiance des marchés flottants, car c'était la pleine lune, donc jour férié, où les gens allaient prier les Bouddhas, mais aussi pique-niquer en famille.
Il nous a fallu deux jours, pour joindre Yangon en prenant la nationale et en traversant des villages. Nous y avons vu le quotidien de la majorité des Birmans.
Il y a des chiens partout, allongés sur la route, traversant, se battant. Wim nous dit en avoir mangé une fois, préparé avec whisky et des piments pour guérir de la malaria...
Nous avons aussi traversé la nouvelle capitale de Nay Pyi Taw, avec ses grandes avenues à trois voies, quasi désertes, bordées de résidences pour les membres du gouvernement, leurs familles, des artistes. Trois grandes galeries commerciales, un jardin botanique sont ouverts et des hôtels sont en construction... Car l'an prochain, la ville recevra les Jeux d'Asie du Sud Est. La Birmanie n'a aucun athlète aux Jeux Olympiques.
Nous avons rencontré un couple de Suisse avec leurs deux enfants de 10 et 7 ans, et avons beaucoup échangé nos impressions, qui sont similaires sur le pays.
Birmanie destination à faire pour elle même, il faut venir pour s'y immerger, s'en imprégner prendre le temps, pouvoir rencontrer les gens qui sont heureux de pouvoir partager un moment et peuvent parler en anglais. Les gens vantent la démocratie, de pouvoir parler dorénavant, et même afficher la photo de Aung San Suu Kyi et de son père le libérateur du pays qui fut assassiné avec d'autres ministres à l'âge de 32 ans.
Aujourd'hui, la Birmanie semble s'ouvrir, mais il y a encore de nombreux problèmes quant aux droits des minorités comme les Karen à l'est, qui doit se réfugier en Thaïlande (femmes girafes), mais aussi côté Ouest avec le Bengladesh (musulmans). Bref, pour nous la Birmanie n'a pas été la splendeur attendue. l'histoire et l'actualité du pays sont très intéressants, cela nous fait beaucoup réfléchir et nous amène à méditer....Nous n'ambitionnons pas d'atteindre l'éveil comme Bouddha ! Mais puisse ce pays qui a du potentiel, amener sa population à mieux vivre.
Voilà, c'était notre dernier pays, nous nous envolons pour Bangkok, où nous allons retrouver le modernisme et nous reposer avant de rentrer. Nous sommes tous très pressés de retrouver nos parents, nos amis, notre maison, notre confort, c'est bien finalement d'avoir fini par ce pays, nous sommes fin prêts pour le retour.
