Et ça continue Angkor et Angkor...

Publié le par maisoucourtel

immigration CambodgeLa personne qui sera notre conducteur jusqu'à Phnom Pen, nous oriente jusqu'au poste frontière du Cambodge : une cabane en feuilles de bananier, avec deux officiers militaires qui font la sieste dedans, laissant des mobylettes surchargées de sacs passer la barrière. Nous ne nous arrêtons pas, et rejoignons un mini van, embarquons et partons dans des petites rues de terre. Evellien et Melissa sont avec nous, on nous emmène dans une maison au fond d'une impasse pour faire nos visas, nous sommes un peu suspicieux sur l'officialité de l'opération car ces hommes ne paraissent pas être des officiers, vu qu’ils sont assis par terre. Ils essaient de nous mettre en confiance, nous obtenons nos visas pour 22 $, et 10 $ pour Victoria et Tanguy... Normalement les enfants paient le même prix que les adultes... Ensuite, on nous emmène de l’autre coté de la rue au poste frontière. Nous retrouvons des Espagnols qui avaient déjeuné près de nous, ils viennent de faire leurs visas pour 23 $, nous ne sommes pas mécontents d'avoir finalement fait des économies lorsque le douanier nous valide notre entrée au Cambodge... Nous sommes dans un circuit de trois jours, organisé par une agence, nous ne savons pas comment nous aurions passé ce poste frontière seuls, c'est étrange.

Jour 278-2Ensuite la route est plutôt bonne et le mini van 15 place est tout pour nous 7, quel luxe! Nous longeons le Mékong qui déborde régulièrement et inonde la région, toutes les maisons des nombreux villages que nous traversons sont sur pilotis construites en bois pour les plus solides et en nattes pour les plus légères. Il n’y a pas d'eau courante car 3 grosses jarres de récupération d'eau sont aux pieds de chaque maison. Les cours sont propres et balayées. Il y a beaucoup moins de véhicules, nous sommes moins bringuebalés et du coup, nous pouvons faire une sieste. Au bout de 2.30 au lieu des 45 minutes annoncées sur le programme, la densité d'habitations augmente, il y a quelques immeubles, nous approchons de Phnom Pen. Nous nous enquérons auprès du chauffeur dont nous n'avons quasi pas entendu la voix, mais il nous dit que nous ne sommes pas encore arrivés. Nous regardons dans quel quartier nous souhaiterions qu'il nous dépose. Pour être au plus près de chambres d'hôtes. Nous nous repérons un peu sur le plan, mais le gars s'arrête dans un quartier désert, nous montrant un entrepôt de bus et dit : "terminus". Il y a deux tuk-tuk qui nous attendent au milieu de nulle part, il nous dit que c'est le centre.... Oh Punaise, encore un mec qui a tout compris au business, mais rien au tourisme... Pas moyen de négocier pour qu'il nous emmène deux kilomètres plus loin, dans la ville, il veut laver son van et rentrer chez lui... Il faut encore perdre au jeu du plus con. Nous chargeons nos sacs, et plantons les tuk tuk pour en trouver d'autres. Nous quittons les filles qui partent dans le quartier au bord du Mékong, plus touristique, mais plus cher. Nous marchons 200 mètres, et finalement prenons un tuk-tuk pour 2$.

La ville grouille de circulation de voitures, motos et tuk tuk. La première pension est la bonne, bien placée, propre, terrasse et wifi.

Jour 272-3Le lendemain est consacré â la visite de la capitale, le palais ferme de 11.00 à 15.00, arrivant à 10.30 on nous ferme les grilles au nez. Donc, nous nous rabattons sur le musée national, qui regroupe de nombreuses pièces apportées des temples d'Angkor, et nous découvrons l'évolution de la sculpture et de l'architecture depuis le 6 ème siècle lorsque les temples étaient Hindouiste (consacrés à Shiva, Vishnu et plus de 500 autres Dieux), jusqu'au 14 ème où ils étaient majoritairement Bouddhistes, et puis quelques représentations du Roi-Dieu parmi les derniers grands rois Khmers. Le royaume fut éreinté économiquement par de nombreuses guerres contre les Siams, les Shan, les Lao et les chinois, une surexploitation des terres pour les cultures, mais surtout des hommes occupés à la construction des temples et palais, à servir la cour ou à combattre qui ne travaillent plus à nourrir la population. Du coup la cour déménagea au 14 ème siècle à Phnom Pen et la capitale d'Angkor fut abandonnée, (à part Angkor Wat, où le culte de Bouddha fut et est toujours pratiqué). Tout autour les cités murées, leurs palais et leurs temples furent envahis par la jungle.

Jour 272-5

Au XVIII La France exerça un protectorat du royaume contre les attaques des Vietnamiens désireux de reprendre le Delta du Mékong et quelques territoires du Centre, mais le Cambodge ne fut pas une colonie. Pendant cette période les archéologues à majorité française, mais aussi, Suisse, dégagèrent et restaurèrent de nombreux monuments. Le pays avait été occupe par les japonais pendant la seconde guerre mondiale, et les français accordèrent l’indépendance en 1953. Le Cambodge fut prospère sous le Roi Norodom Sihanouk, puis sous la république Khmère, mais  dans les années 70 quelques problèmes économiques, le communisme influent dans la région, la guerre au Vietnam amenèrent  le Cambodge à une situation extrême. Les khmers rouges bien entraines militairement avaient envahi petit a petit le Cambodge, mais prirent en trois jours les grandes villes du pays qui furent entièrement vidées de leur populations envoyées dans les campagnes pour cultiver la terre ou construire des barrages, être "rééduqués" (ou déséduqués).

Jour 272-2Les médecins, enseignants, journalistes, artistes, tous ceux qui parlaient une langue étrangère, ou même qui portaient des lunettes, ont été emprisonnés, torturés et tués. Des phrases récurrentes dans les discours des Khmers Rouges : pour détruire les mauvaises herbes, il faut en arracher les racines (ainsi on tuait des familles entières). Mieux vaut tuer un innocent que d’épargner un ennemi ».  Une époque de terreur qui dura 5 ans, dont nous avions entendu parler, ou apprise par des documentaires. Cette visite des "killing Fields"  nous a marqué tout comme les tunnels au Vietnam ou lorsque l'on visite la région de Verdun, les plages du Débarquement ou Auradour sur Glane.

Les champs de la mort étaient en pleine campagne, on y amenait les prisonniers qui étaient consciencieusement enregistrés, puis menés près d'une fosse les yeux bandés pour les frapper à mort avec des outils ou les égorger sur fond de musique de propagande...

Nous quittons ce lieu dramatique aujourd'hui cerné par les échoppes qui prosperent grâce aux usines textiles Coréennes pour la plupart et Japonaises. A l'heure du déjeuner, les jeunes ouvriers et ouvrières sortent déjeuner dans les rues poussiéreuses, la vie a repris en 30 ans

Encore une fois, on se dit qu'il faut vraiment relativiser nos petits soucis quotidiens, que Nicolas était un enfant de choeur et que François est un "Ange" (cuicui)!

Nous retournons en ville pour déjeuner, puis visiter le Palais, mais l'orage menaçant depuis une heure éclate lorsque nous arrivons au guichet, qui ferme quand il pleut trop. Nous attendons la fin de la pluie en jouant à "1-2-3 soleil" ce qui amuse beaucoup le personnel.

Jour 273-1Le lendemain, nous avons préparé les sacs, pris un bon petit déjeuner de crêpes au chocolat et tentons pour la troisième fois la visite du Palais Royal. Nous y découvrons la salle du Trône tout doré comme celui du Roi de Thaïlande (il est interdiction de faire des photos). Les jardins quelques vêtements et bijoux de la cour. Après la défaite des Khmers Rouges par les Vietnamiens en 1979, le communisme a été instauré, mais le Roi est revenu d'exil. C'est aujourd'hui son fils qui a pris la relève. L'économie redémarre grâce aux investissements chinois, Coréens, Japonais et Thaïlandais à l'ouest du pays. Nous finissons par la partie religieuse du Palais avec la pagode d'argent, (qui a une architecture identiques aux temples Thaïlandais sauf que celui là est en béton peint). Son nom lui vient des dalles en argent qui couvrent le sol, mais elles sont quasiment toutes recouvertes de tapis, et le si peu que l'on peut voir est noirci et rafistolé avec du scotch. Les Khmers Rouge avaient préservé ce temple, pour montrer au niveau international leur intérêt artistique et leur souci de préservation des richesses du pays... (Cuicui)

jour 273-1-11Retour à l'hôtel en tuk-tuk à travers quelques rues bordées de magasins de marques un peu plus internationales et des galeries commerciales, mais rien à voir avec Hong Kong bien évidemment, nous sommes á des années lumière. Nous avons réservé une voiture avec chauffeur, pour la flexibilité du départ par rapport au bus. Et c'est parti pour 6 heures de route. Nous aurions souhaité remonter le Mékong en bateau et traverser le Tonlé Sap (lac), mais le coût était trop élevé pour notre budget journalier. Peu importe, nous découvrons la campagne qui est belle et cultivée. Vastes étendues plates plantées de rizières avec des palmiers et acacias éparpillés. Les gens sont occupés dans les champs qui ont des couleurs différentes selon la période de plantation du riz. Vert tendre, vert foncé ou jaune. Les maisons sont sur pilotis toujours, car nous sommes dans une région qui est inondée chaque année en fin de saison des pluies en septembre-octobre amplifie par un effet de Mascaret.

Nous arrivons à Siem Reap à 3 kilomètres de l'entrée de Angkor.  Nous nous installons à Mom's guest House où nous avions réservé pour trois nuits. Les chambres sont grandes, propres, un peu au dessus de notre budget, mais nous avons une piscine.

Jour 277-55

Nous passerons quatre jours à nous reposer un peu et à nous promener dans les ruines des différentes cités.  Nous étions venus tous les deux, quatre jours dans un superbe petit hôtel il y a 7 ans Depuis,la ville de Siem Reap s'est étendue, il y a de nombreux hôtels, guest house, restaurants, mais pour nous la magie de Angkor a encore fonctionné.

 

Jour 274-04Tous ces temples, palais, bibliothèques, maisons du feu, terrasses, murs, bassins que des archéologues passionnés nous ont plus ou moins dégagés et restaurés, nous permettent d'imaginer la splendeur passée de ces royaumes. Partout des toits de pierres, des voutes, des sculptures, des statues. Les ruines sont labyrinthiques et l'on se perd pour découvrir des bas reliefs du barattage de la mer de lait (création de la terre) les apsaras des danseuses, mais aussi des déesses, des arbres, des scènes de vie quotidiennes, de guerres, de réjouissance lors de victoires, de légendes, de Dieux. Il faut chaque jour visiter avec parcimonie, car comme au Vietnam, c'est "same same but different". Nous visitons de 09.00 à 14.00, le trajet se fait en tuk-tuk, c'est très agréable, car il y a de l'air. Nous avions eu très chaud en mars il y a 7 ans, mais mars et avril sont les mois les plus chauds. Par contre la chance est toujours avec nous, car nous sommes en saison des pluies, et nous n'en avons pas eu.

Jour 275-07Nous retrouvons certains arbres immenses qui ont envahi les ruines et qui ont contribué à leur destruction. Certains travaux de support, ou restauration sont achevés ou en cours. Mais c'est vraiment impressionnant de constater que la nature ait autant repris ses droits sur les constructions. Même si il y a beaucoup de touristes : majorité de chinois, quelques occidentaux, notamment des Espagnols et Italiens et Français bien sûr, les sites sont tellement nombreux et dispersés que nous profitons de l'ambiance mystérieuse et mystique.

Par contre dans Angkor Wat, le plus grand et le plus connu des temples, nous trouvons moins de moines qu'il y a sept ans et surtout des infrastructures (escaliers passerelles et barrières) ont été aménagées pour la sécurité mais surtout pour limiter la détérioration due aux passages de nombreux touristes.

 Jour 275-10

D'un point de vue culinaire, nous mangeons toujours bien, mais ce n'est pas aussi varié ou raffiné qu'en Thaïlande.

En tous les cas, les Cambodgiens avec qui nous avons eu contact sont calmes, gentils, accueillants, c'est reposant par rapport au Vietnam. Ils sont nombreux à se débrouiller en anglais et aiment nous aborder pour nous vendre quelque chose, mais ne sont pas insistants. On sent qu'ils ont envie de passer un moment avec nous, mais nous n'avons pas assez de temps à leur consacrer.

Une journée nous resterons à nous reposer à la guest house. Grasse matinée, un peu de travail, baignade, sieste, et de nouveau la baignade. Nous ne sortirons que pour aller dîner, (ou souper pour les canadiens). Nous devons avouer que nous sommes un peu fatigués, nous bougeons et déménageons, les transports ne sont pas de tout repos. Et puis la fin approche, chacun pense à ce qui lui manque et ce qu'il a hâte de retrouver en France. Les papis et les mamies, les tantes (Sylvie, Catherine, Mimi Perrot) et les oncles ( Bruno, Loïc, Pascal, Yves), les cousines ( Caroline, Romane et Marion) les cousins ( Nicolas x2, François)   et puis aller à la pêche avec Bruno, les crêpes et les galettes, la maison, le jardin, le trampoline, le babyfoot, les chambres, les jouets, les doudous, le château D'Oh, Vincent, Rozenn Yves et leurs filles, nos voisins Victor et Antoinette, les fruits de mer, ... Ceci n'est que le début des listes !

Jour 274-05

Bref, nous ne voulions pas que l'aventure s'arrête il y a un mois, mais toutes les bonnes choses ont une fin, et nous nous sommes préparés, nous nous sentons prêts, et donc nous sommes contents de rentrer. En plus il y a déjà des fêtes en perspective, des retrouvailles, et de rentrer le 08 août ne nous laisse que 3 semaines pour nous poser, nous reposer, repenser, digérer tout ce que nous avons vu et fait. Et puis surtout nous préparer pour une nouvelle aventure : Vivre en France ! Partis depuis 14 ans, il va nous falloir apprendre beaucoup de choses. En tous les cas, nous sommes ravis d'avoir trouvé une école internationale, bilingue publique à Rennes. Les enfants seront dans l'anonymat d'une grande ville, avec d'autres enfants ayant vécu à l'étranger ou bien venant de l'étranger. Ils ne seront pas des extra terrestres, comme cela avait été le cas à Saint-Suliac il y a 7 ans. 

 Une petite pensée émue pour notre chère sécurité sociale et son fameux trou nous incite à nous faire faire 3 paires de lunettes de vue pour le total de 140 Euros… Alors madame la sécu, merci qui ????

Mais revenons au Cambodge. Nous avons opté pour un minibus pour nous rendre de Siem-Reap à Bangkok, il y aurait bien d'autres temples à visiter ailleurs au Cambodge, car de nouveaux sites ont été dégagés, restaurés, sécurisés et sont ouverts à la visite, mais nous avons encore la Birmanie, que ceux qui y sont allés nous ventent sans exception. Avons nous gardé le meilleur pour la fin ? Vous le saurez en suivant nos prochaines aventures, si vous le voulez bien !

Jour 274-26

PS: à la vue des statistiques de notre blog dont le nombre de visites depuis le début des vacances s'effondre comme la cote de popularité de Francois Hollande va le faire à la prochaine rentrée nous avons décidé de ne plus faire de version Anglaise et de réduire la taille des articles.

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
F
Moi, je vous lis toujours ! Et nous aussi, nous avions adore Siem Reap. Envie d'y retourner d'ailleurs. Bisous
Répondre
D
coucou,super ce récit sur le Cambodge.<br /> Je pense vous voir à l'arrivée à CDG, je viens de vous faire un mail....<br /> Biz et cette fois, à très bientôt !<br /> Virginie
Répondre
M
Bonjour ,<br /> Ca sent l'ecurie comme on dit !!! quand faut rentrer ... faut rentrer !!! et se reposer un peu .<br /> C'est vrai que le nbr de commantaire s'effondre depuis Juillet ... c'est le phenomene "jeux de Londres" qui occupent le sportif" Francais devant son poste de Tele et sa biere(s) a la main .<br /> On s'est un peu loupe a l'epee avec 0 medaille ( ou sont nos mousquetaires ) , mais pour le reste c'est tout bon !!!( Cocoricolalla )<br /> Bon retour a Ploubalay et vous embrassez les Bretonnes pour nous .<br /> Glogueur No 1 .
Répondre